résidence d’artiste, commande des Editions LINARD,
séjours d’octobre 2008 à août 2009
Si ces images ne sont pas dépourvues de chaleur, elles marquent cependant un détachement, une volonté de ne pas dupliquer ce qu’on a déjà reproduit l’imagerie historique et touristique. Les aplats de couleur immobilisent encore plus les images, comme prises dans le glacis d’une histoire qui ne viendra plus.
La photographie de ces espaces ruraux, grevée par l’essence mémorielle de l’analogique ou pulvérisée par la parcellisation numérique lotissant l’imaginaire, n’aurait pas cette capacité d’immobiliser les paysages dans de grandes questions taiseuses (plus que muettes). Admettant que le personnage qui court invisible et voyant se révèle être l’œil de Depralon, il ressort que d’autres figures invisibles lui ont constamment fait face.
Ce sont elles qui, patientes, trompant par leur fausse immobilité, ont attiré l’œil, tiré les lignes, et retiré les vues de l’indifférence du monde. Ainsi des centaines d’images, à peine fixées par un commentaire laconique répondent à l’œil qui les observe, aux mains qui suivent cet œil, et à nos yeux qui ont pris la place du dessinateur.
Jacques NORIGEON
FRUITS DE ROUTES
ALBUM COULEUR
72 pages . 33x23,5
en vente chez l’éditeur